Alpha Blondy, Fally Ipupa, Sidiki Diabaté… De nombreuses stars se sont réunies à Abidjan, devant près de 30 000 personnes, pour célébrer la mémoire du premier ministre.
Dans l’enceinte encore calme, un petit bonhomme enflamme le public. Du haut de ses 11 ans, le rappeur Ramba Junior s’offre un tour du grand stade olympique d’Ebimpé, au nord d’Abidjan. Micro en main, il reprend en playback les paroles d’une chanson qu’il a écrite en hommage au premier ministre Hamed Bakayoko, mort le 10 mars en Allemagne des suites d’un cancer : « Adieu, il est parti, Hamed oooh, Hamed oooh, mon papa, papa Hamed oooh, papa s’en va oooh. »
Le tout jeune artiste est orphelin. Comme des milliers d’autres chanteurs et personnalités du show-business de Côte d’Ivoire, du continent et de la diaspora. « C’était véritablement le parrain de la culture, explique A’salfo, le leader du groupe Magic System. Il était le ministre de la culture bis : disponible, toujours présent quand on le sollicitait. Le monde artistique lui devait bien ça. » Un hommage qui a eu lieu mercredi 17 mars au soir devant près de 30 000 personnes.
Sur la scène du stade d’Ebimpé, les stars locales et internationales se sont succédé jusqu’au petit matin. Ami de longue date de « Hambak », c’est Yves Zogbo Junior, ancienne icône de la télévision ivoirienne reconvertie dans la communication gouvernementale, qui a joué les maîtres de cérémonie. Dans le bourdonnement des vuvuzelas et de la sono, il tient à montrer sur son téléphone une photo prise avec le défunt dans les années 1980. « Pour lui, la culture c’était l’exutoire de la pression politique, a-t-il confié. Une fois qu’il entrait dans le monde culturel, il relâchait tout. Il y avait deux Hambak : le méthodique politique et l’homme de culture passionné. »