C’est une des actualités américaines dont on entendrait beaucoup parler si on n’était pas en période Covid. L’État de Géorgie veut compliquer les opérations de vote. Avec des arrière-pensée électorale, selon les adversaires de la loi. Et l’affaire a pris de l’ampleur depuis que des entreprises aussi puissantes que Coca-Cola ou Delta Airlines, se sont insurgées contre ces mesures. En quoi consiste cette loi de la discorde ?
Alors, il faut expliquer le contexte. On se souvient que la Géorgie a été l’un des États clés de l’élection présidentielle. Un État traditionnellement républicain, mais qui a été gagné par les démocrates.
Il y a même eu des enregistrements audio où on entendait Donald Trump demander à des officiels de trouver les 12.000 voix qui lui manquaient. Bref, ces élections ont mis le bazar dans le camp conservateur. Du coup le gouverneur républicain, Brian Kemp a promulgué une loi, appelée : “loi d’intégrité électorale”.
Décourager certains électeurs
Par exemple le texte interdit, les jours d’élection, la distribution d’eau et de nourriture dans un rayon de 50 mètres autour des bureaux de vote. Et de 7 mètres autour de chaque votant dans les files d’attente.
Voilà l’explication selon les opposants à cette loi : il est fréquent dans ces comtés à majorité afro-américaine, qu’il y ait des centaines de mètres de file d’attente à l’entrée des bureaux de vote. Interdire l’eau et la nourriture, c’est potentiellement décourager ces votants. Cette mesure serait donc destinée à contrarier le vote afro-américain, traditionnellement démocrate.
Mais officiellement, quel est l’objectif de cette loi promulguée par le camp républicain ? Pour eux, il s’agit d’éviter les fraudes. Sous-entendu : la dernière élection a été truquée. C’est la rhétorique Trumpiste. Même si tous les tribunaux ont dit le contraire, même si le gouverneur républicain lui-même a validé l’élection.
Vive réaction de Joe Biden
Il n’y a pas que des dispositions aussi ahurissantes qu’interdire la distribution d’eau et de nourriture. Cette loi, par exemple, exige une pièce d’identité avec photo pour les votes par correspondance. En soi, on se dit pourquoi pas ? Le problème c’est qu’aux États-Unis il n’y a pas de pièce d’identité avec photo comme en France.
La pièce d’identité la plus fréquente, c’est le permis de conduire. Or les populations les plus pauvres, notamment les afro-américains, ont moins souvent une voiture (par rapport à la moyenne nationale) et donc pas permis de conduire. Ils voyagent aussi moins donc ont moins de passeports.
Cette loi a entraîné de vive réaction : politiques, économiques et religieuses. Joe Biden n’a pas pris de pincettes. Pour lui cette loi piétine les valeurs américaines. Il a parlé d’un triste jour pour la Géorgie. La Géorgie, rappelons-le, qui a un lourd passé de ségrégation raciale, et de limitation des droits civiques.
De grandes entreprises s’opposent à la loi
Ça commence à beaucoup réagir. Aujourd’hui des responsables religieux ont disposé des bouteilles d’eau devant le Capitole et de l’Atlanta. Un geste pour exprimer leur colère.
Des responsables religieux qui ont demandé également aux grandes entreprises de prendre position.
Parmi les acteurs économiques historiques de l’État de Georgie, il y a Coca-Cola. Son PDG s’est exprimé, il a jugé la nouvelle législation “inacceptable”. Autre acteur incontournable de l’État, Delta Airlines. Son PDG estime que la loi ne correspond pas aux valeurs défendues par son entreprise.
UPS, Citibank, Merck, American Express ont également pris position. On voit l’importance que sont en train de prendre ses nouvelles lois électorales. D’autant que la Géorgie n’est pas le seul État concerné. L’Iowa a pris des mesures similaires et les Républicains voudraient en présenter dans plus de 40 états. Ce sera l’une des grandes batailles politiques de ces prochains mois.
Un commentaire
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