Un automobiliste a foncé sur deux agents, tuant l’un d’eux, vendredi, avant d’être abattu par la police, selon laquelle cette agression n’est pas liée au « terrorisme ».
Le Capitole des Etats-Unis a été visé, vendredi 2 avril, par une nouvelle attaque lorsqu’un jeune homme a précipité sa voiture sur des policiers, tuant un agent, en blessant un autre, avant d’être abattu.
Le président Joe Biden s’est dit « dévasté » par cet acte survenu près de trois mois après l’assaut meurtrier du siège du Congrès à Washington, mené le 6 janvier par des manifestants pro-Trump parmi lesquels figuraient des militants d’extrême droite.
La police n’a pas révélé l’identité du suspect, qui a brandi un couteau avant d’être abattu. Mais les médias américains ont affirmé qu’il s’agissait de Noah Green, un jeune homme noir âgé de 25 ans. Ils ont diffusé sa photo ainsi que celle de sa page Facebook, sur laquelle il exprimait sa sympathie pour le dirigeant du mouvement « Nation of Islam », Louis Farrakhan, régulièrement dénoncé pour avoir tenu des propos antisémites.
Une attaque « pas liée au terrorisme »
L’attaque ne paraît pas « liée au terrorisme, mais nous allons bien évidemment continuer d’enquêter », avait précisé plus tôt le chef de la police de Washington, Robert Contee. Les élus du Congrès sont en vacances parlementaires cette semaine, mais certains membres de leurs équipes, des employés, des journalistes et des policiers étaient présents lors de ces faits, survenus en tout début d’après-midi.
Tous ces habitués du Capitole sont encore traumatisés par l’attaque du 6 janvier qui avait fait cinq morts, dont un policier. « Nous savons à quel point les temps sont durs pour tous ceux qui y travaillent et ceux qui le protègent », a souligné Joe Biden. Le deuxième policier blessé se trouvait dans un état « stable » et ses jours n’étaient « pas en danger », a indiqué la police du Capitole en fin de journée.
Boucliers à la main, des militaires de la garde nationale ont rapidement pris position vendredi autour de l’imposant bâtiment blanc et près de barrages de police. Ceux-ci sont déployés à Washington depuis l’assaut de janvier. Sur une grande avenue toute proche, le véhicule bleu de l’assaillant est resté embouti contre une barrière pendant plusieurs heures, avant d’être déplacé.
« Le suspect a percuté deux de nos agents avec sa voiture », puis a heurté une barrière, a expliqué la chef de la police du Capitole à Washington, Yogananda Pittman. « A ce moment-là, le suspect est sorti du véhicule avec un couteau à la main » et « a commencé à s’avancer vers les agents », qui lui ont « tiré » dessus. Il est décédé peu après.
Une période très difficile pour la police du Capitole
C’est avec la voix brisée par l’émotion que Yogananda Pittman a annoncé la mort de l’agent William Evans, qui travaillait dans ses services depuis dix-huit ans. « La police du Capitole traverse une période extrêmement difficile depuis les événements du 6 janvier », a-t-elle confié. La vice-présidente des Etats-Unis, et ancienne sénatrice, Kamala Harris a salué le courage des agents « qui protègent le Capitole, surtout en cette période difficile, alors qu’ils ont subi deux attaques violentes et meurtrières ».
La speaker (présidente) de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a ordonné de mettre les drapeaux en berne au Capitole en hommage au policier décédé, « martyr pour notre démocratie ». « Aujourd’hui, encore une fois, ces héros ont risqué leurs vies pour protéger notre pays », a-t-elle écrit. « Encore une fois, des agents courageux ont été violemment attaqués pendant qu’ils faisaient leur travail », a renchéri le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.
L’enceinte du Capitole avait été placée sous très haute protection après l’assaut du 6 janvier. Certaines des barrières avaient toutefois été retirées récemment, et le périmètre de sécurité resserré autour du bâtiment principal et son célèbre dôme. Les faits se sont produits près d’un point de contrôle situé du côté du Sénat, là où entrent de nombreux parlementaires lorsque le Congrès est en séance.