Premier chef de gouvernement de l’histoire d’Israël à faire face à des accusations criminelles en cours de mandat, Netanyahou est accusé de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires, des charges qu’il nie fermement. Il «a usé de façon illégitime du grand pouvoir gouvernemental qui lui est conféré, entre autres pour demander et obtenir des avantages injustifiés de propriétaires de médias importants en Israël, pour faire avancer ses affaires personnelles, notamment quand il voulait se faire réélire», a affirmé la procureure principale Liat Ben-Ari.
Netanyahou, 71 ans dont quinze au pouvoir, a quitté le tribunal de district de Jérusalem après les déclarations liminaires du parquet, avant l’audition des premiers témoins. «Menteur», «On veille sur la démocratie», pouvait-on lire aux abords du tribunal sur des pancartes de manifestants, qui réclament depuis des mois sa démission en se réunissant devant sa résidence chaque samedi. Des dizaines de partisans du premier ministre, le plus pérenne de l’histoire d’Israël, étaient également rassemblés devant le tribunal.
Tandis que la procureure principale Liat Ben-Ari développait son propos, le président Reuven Rivlin a entamé à quelques kilomètres des discussions de deux jours avec des responsables de partis en vue de désigner un candidat chargé de former un gouvernement. Le Likoud, parti de droite de Netanyahou, est arrivé en tête des législatives du 23 mars – les quatrièmes en moins de deux ans – avec 30 sièges sur 120 à la Knesset.
Mais ce résultat, combiné à celui de ses alliés naturels, ne lui assure pas la majorité de 61 sièges pour former un gouvernement stable. Et face à lui, de nombreuses formations sont décidées à mettre fin à ses douze années d’affilée de règne.