Mission accomplie : le rover de la mission Tianwen-1 a atterri dans la nuit de vendredi à samedi sur la planète rouge. L’engin donnant signe de « vie », la Chine semble réaliser un exploit que seuls les Etats-Unis avaient réussi jusqu’à présent. L’épilogue d’une séquence mystérieuse.
Les Américains ne seront plus seuls sur Mars ! A 1h18 du matin (heure de Paris) samedi, la Chine est manifestement parvenue à faire atterrir son robot Zhurong à la surface de la planète rouge. Et à obtenir un signe de « vie » de l’engin. Elle devient ainsi le deuxième pays à faire fonctionner une machine sur la voisine de la Terre, après les Etats-Unis. Malgré un atterrissage en douceur il y a cinquante ans, la sonde soviétique Mars 3 était tombée en panne au bout de vingt secondes. Plus récemment, les missions européennes Beagle 2 et Schiaparelli s’étaient également soldées par des échecs.
Ce n’est qu’environ 1h20 après le succès de Zhurong que l’agence de presse officielle Xinhua a confirmé la nouvelle, sans en donner l’heure exact. Sur le réseau social Weibo, elle a publié une animation illustrant l’atterrissage sous un en-tête à la Star Wars, saluant une « étape importante ». La télévision d’Etat CCTV a aussi mis fin aux spéculations : « L’atterrisseur Tianwen-1 s’est posé avec succès dans la zone prédéfinie. »
Ahora la agencia china Xinhua confirma el descenso del rover #Zhurong al sur de la planicia Utopia Planitia (hemisferio norte de Marte)https://t.co/QpF3wPEt24 pic.twitter.com/9wOlxC3PNe
— Federico Kukso (@fedkukso) May 15, 2021
Ces annonces ont été précédées d’un silence assourdissant, y compris pendant les manœuvres, contrastant avec l’avalanche de messages et de photos de la Nasa qui avait entouré l’atterrissage de la sonde Perseverance, le 18 février dernier. « Les Chinois ne communiquent pas et refusent que les événements soient retransmis en direct. Il y a une maîtrise de l’information qui est assez stricte », commente Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au Centre national d’études spatiales (Cnes). Faute d’échos officiels, les passionnés d’espace, sur Internet, ont compté à rebours jusqu’aux fameuses « sept minutes de terreur » qui ont suivi l’entrée de la sonde dans l’atmosphère martienne.
Sur Twitter, Thomas Zurbuchen, administrateur associé de la direction des missions scientifiques de la Nasa, a promptement félicité l’équipe de la mission Tianwen-1. Pour Francis Rocard, atterrir ainsi sur Mars constitue un « très bel exploit ». « Les Chinois ont joué gros dans cette histoire. C’est extrêmement ambitieux. Ils n’avaient jamais rien envoyé vers Mars, ils n’avaient pas d’expérience. Ce sont les premiers au monde qui dès la première tentative ont lancé à la fois un orbiteur, un rover et un atterrisseur. »