Les policiers ont découvert le pot aux roses grâce à des écoutes téléphoniques de l’entourage du suspect dans la mort de l’animal, révèle « La Vanguardia ».
C’est un étrange crime que tentent d’élucider les policiers espagnols : l’empoisonnement mortel de l’ours Cachou en avril 2020 dans les Pyrénées. Et l’affaire a pris un tour encore plus singulier ces derniers jours. En plaçant sur écoutes le principal suspect, un garde forestier du val d’Aran interpellé en novembre dernier – ainsi qu’une demi-douzaine de personnes de son entourage –, les enquêteurs ont en effet pu démanteler un vaste trafic de cocaïne, comme l’a révélé dimanche 28 mars 2021 le journal espagnol La Vanguardia dans un article relayé par Sud-Ouest.
« Qui aurait pensé que le pauvre ours conduirait [la police espagnole] à saisir deux kilos de cocaïne à Vielha et à démanteler un laboratoire de fabrication de drogue géré par une organisation colombienne », s’est étonné le quotidien espagnol. Les policiers ont en effet été témoins, par le biais des écoutes, d’achats de cocaïne. Fort de ces informations, les hommes en uniforme ont aussitôt diligenté une nouvelle enquête qui a conduit à l’arrestation de douze personnes dans des villes de la région du val d’Aran. Un maire figure même parmi les personnes interpellées. Un laboratoire de transformation de pâte de cocaïne fraîchement débarquée de Colombie a également été découvert.
Cachou, un ours prédateur ?
Ces écoutes avaient pour but de mettre en lumière la chaîne de responsabilité dans le décès de l’animal, peu aimé dans la région. En août 2019, les autorités du val d’Aran avaient demandé le « retrait immédiat » de cet ours, dénonçant son comportement de prédateur, alors que Cachou était mis en cause dans la mort de cinq chevaux. Les associations de défense de l’ours avaient dénoncé la mort de cet animal appartenant à une espèce protégée.