Dans son discours, Vladimir Poutine n’a pas parlé directement de ces dossiers. Pour autant, l’homme fort du Kremlin a adressé une mise en garde à ses adversaires étrangers : « Si quelqu’un prend nos bonnes intentions pour une faiblesse [?], qu’il sache que la réponse russe sera asymétrique et dure. J’espère que personne n’aura l’idée de franchir une ligne rouge avec la Russie », a-t-il déclaré, jugeant que s’en prendre à son pays « pour tout et n’importe quoi est devenu une sorte de sport ». Sans surprise, le président russe n’a pas non plus dit un mot sur Alexeï Navalny, dont l’Occident réclame la libération et dont l’empoisonnement en août 2020 impliquerait les services spéciaux russes.
Le plus important : « la croissance des revenus »
La Russie, du fait du conflit en Ukraine, de la répression de l’opposition, d’accusations de cyberattaques, d’espionnage et d’ingérences électorales a été la cible de multiples sanctions occidentales, entraînant à chaque fois une riposte russe. Mais le seul dossier international précis que Vladimir Poutine a abordé est celui d’une « tentative d’organiser un coup d’État et l’assassinat du président du Bélarus », mis au jour le week-end dernier selon les services de sécurité des deux pays. Vladimir Poutine a dénoncé le silence occidental dans cette affaire, à la veille d’une rencontre à Moscou avec son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, honni en Occident du fait de la répression brutale d’un mouvement de contestation depuis août 2020.
Sur le plan domestique, la crise économique et sanitaire due au Covid-19 a figuré en bonne place du discours du président russe, d’autant que des législatives sont prévues en septembre. Il a promis des aides supplémentaires aux familles ou encore de freiner la hausse des prix alimentaires. « Le plus important maintenant est d’assurer la croissance des revenus des citoyens, les rétablir », a affirmé le président russe alors que le pouvoir d’achat des Russes est en berne depuis des années, sous l’effet de sanctions internationales et désormais aussi de la pandémie.